céruse
Dès le jeune âge
les fils et les filles des ouvriers
vont s’étioler se contaminer à l’atelier,
à l’usine, où leurs parents ont crevé
à la tâche.
Pourquoi ?
Eug. Petit
au verso :
Édition de L’ANARCHIE, 22, rue de la Barre - Paris
Accueil > Catégories > CP par pays > France
[CP illustrée d’Eugène Petit, (éditions de l’anarchie ? ) montrant des travailleu(ses)rs se rendant au travail.]
céruse
Dès le jeune âge
les fils et les filles des ouvriers
vont s’étioler se contaminer à l’atelier,
à l’usine, où leurs parents ont crevé
à la tâche.
Pourquoi ?Eug. Petit
au verso :
Édition de L’ANARCHIE, 22, rue de la Barre - Paris
[CP illustrée par Gravelle, l’ouvrier républicain vanté, mais affublé des outils d’ouvriers et de paysans.
Symboles utilisés : Ouvrier, prolétaire, usine ⚙ — Fusil — Outils d’Ouvriers ⚒ — Outils de Paysans — Bonnet phrygien — Usine, cheminées d’usines /B_tout>
Gravelle
PEUPLE SOUVERAIN , LION NATIONAL , MAITRE DU VOTE, ARBITRE DE MES DESTINÉE... !!.. MAIS PAR DESSUS TOUT , J’SUIS L’JACQUES, BON POUR ÉXÉCUTER L’BOULOT INFERNAL IMAGINÉ PAR LES SPÉCULATEURS
[CP des éditions de l’anarchie, dessin de Strix montrant la balance de la Justice penchant vers le Code civil au détriment des Droits de l’Homme, et juge bâillonnant un individu. Attention ce visuel peut-être sensiblement différent de l’original.]
CODE
LES DROITS DE L’HOMME
STRIX
[CP de la Colonie agricole socialiste "LIEFRA" (de Liberté Égalité Fraternité) à Fontette dans le dép. de l’Aube, créée par Paul Passy (socialiste libertaire chrétien), en 1908. Vue animée du "Nid de Liéfra" transformé avec l’aide des Quakers, en refuge pour les enfants victimes de la guerre (14-18). Groupe des enfants et adultes devant la maison.]
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LES FOSSES, par Fontette (Aube)
" Le Nid de Liéfra " (Enfants victimes de la Guerre)A. Humbert, édit.- photo, à St-Dizier
[CP photo, portrait du militant anarchiste Lucien Guérineau (1857-1940) avec sa compagne Louise et une de ses filles, Anne, à Bagnolet en 1915.]
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mention manuscrite :
Bagnolet - Sept 1915.
[CP chanson "Aux Meurissons" du chansonnier libertaire Maurice Doublier (1873-1916), qui entre les lignes dénonce les horreurs de la guerre 14-18 et les conditions de vie des soldats dont il fait partie. Il ne sera pas "de la fête", car il meurt le 16 avril 1916 à Clermont-en-Argonne.]
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CHANSONS D’ARGONNE
" Chantée par l’auteur sur le front "AUX MEURISSONS
Air : A Biribi.
I
Les Meurissons, c’est en Argonne,
Dans la forêt,
Un long ravin qu’ presque personne
Ne connaissait ;
De temps à autre, quelques troupes
De bûcherons,
Venaient seules faire des coupes
Aux Meurissons. (bis)II
Alors, quand l’ printemps chaque année
Rev’ nait joyeux,
Les p’ tits oiseaux sous la feuillées
Chantaient nombreux ;
Mais aujourd’hui, c’est l’épouvante,
En fait d’pinsons,
Y a pus qu’ la mitraille qui chante !
Aux Meurissons. (bis)III
En haut de la pente perchée,
Devant l’ravin,
Creuse et puissante, la tranchée
Se dresse enfin,
Les ball’s font souvent sur sa crête
Comm’ des sillons,
Il n’fait pas bon trop l’ver la tête
Aux Meurissons. (bis)IV
Mais peu importe la camarde !
Des jours durant,
Par son créneau, chacun regarde
Attentiv’ment.
C’est qu’nous savons quell’ juste cause
Nous défendons,
Que le Kaiser vienne s’il ose !
Aux Meurissons. (bis)V
Crapouillots, marmites et bombes
Pleuvent par tas,
Il en vient jusque sur les tombes.
Des pauvres gas.
On a beau, n’pas avoir la flemme,
Nous traversons
De rudes moments tout de même !
Aux Meurissons. (bis)VI
Allons, malgré tout, du courage !
La paix viendra ;
Le ciel d’Europe après l’orage
S’éclaircira.
Puissiez-vous être de la fête
Bons compagnons,
C’est, de grand cœur que j’ vous l’souhaite
Aux Meurissons. (bis)Argonne, 1915. MAURICE DOUBLIER
[CP photo d’une devanture "Couverture et plomberie" (non située) mais aussi de vente de journaux et revues, parmi les nombreux titres affichés : "Le Libertaire" et "Le Canard Enchaîné".]
EAU - COUVERTURE ET PLOMBERIE - GAZ
Divers journaux et revues dont :
- Le Libertaire
- Le Canard Enchaîné
[CP d’ Épone ( S.-ET-O.) l’orphelinat " L’Avenir Social " de Madeleine Vernet ; la leçon de chant, les enfants autour du piano. A noter l’absence du numéro de la carte sur ce tirage.]
EPONE ( S.-ET-O.)
Gandon, photo Paris
" L’Avenir Social " - La Leçon de Chant
[CP photo d’un groupe important de militant.e.s anarchistes arborant une banderole contre les expulsions des logements par les "vautours" (propriétaires). Présence d’une bonne dizaine de journaux anarchistes.]
Banderole :
A L’EXPULSION NOUS OPPOSERONS LA FORCE, POURQUOI ?
PARCE QUE NOUS AVONS DES ENFANTS !!! PENSONS à EUX : OUBLIONS LES VAUTOURS !journaux : Le Libertaire, La Bataille syndicaliste, Les Temps Nouveaux
[Épone (S.-et-O.), portrait de Madeleine Vernet et son poème pacifique : "Moissons Futures".]
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Éditions de "l’AVENIR SOCIAL"
Épone (S.-et-O.) n° 4
Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER
MOISSONS FUTURES
O ne permettons plus jamais qu’à nos enfants
On parle encor de gloire, et de guerre, et de haine ;
Préparons des esprits la récolte prochaine
En jetant du grain pur sur ce jeune printemps
Semons, semons l’Idée, et qu’elle germe et lève,
Que ce soleil : l’Amour ! lui verse ses rayons ;
Et que notre moissons sur nos vivants sillons
Se dresse en frémissant, bouillonnante de sève.
Semons, semons le grain d’où naîtront les grands Coeurs !
- Si la tâche est immense, amis, elle est auguste ;
Elevons vers le beau notre âme ardente et juste,
Et d’un noble idéal soyons les précurseurs.
Pour laver du présent la fureur criminelle,
Tournons vers l’Avenir l’effort de nos cerveaux ;
Et graves saluons, au seuil des temps nouveaux,
- Jeune éternellement - la Pensée éternelle !
Madeleine VERNET
Mai 1916
[Épone (S.-et-O.), portrait de Madeleine Vernet et son poème "Haïr" écrit en 1905.]
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Éditions de "l’AVENIR SOCIAL"
Épone (S.-et-O.)
n° 1
Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER
VIEILLES PAGES
_____________
HAÏR
____
Haïr n’est quelquefois qu’une forme d’amour ;Haïr le mal, haïr le laid, haïr la haine ;Sentir sourdre en son cœur, comme d’une urne pleine,Le Cri réprobateur, longtemps inexprimé.Lancer l’appel vengeur pour un peuple opprimé ;Condamner sans remords et d’une âme sereine,Le bourreau criminel qui pesa sur la chaîne,Et le tyran maudit, pas la force acclamé.Souffrir pour les petits qu’on broie et qu’on opprime,Saigner pour le penseur qu’on rejette à l’abime ;Et vibrer, en révolte, à chaque iniquité ;C’est être épris aussi de la grande justice,Etre prêt à donner sa vie en sacrifice,Et la haine, alors n’est qu’une immense bonté.Madeleine Vernet
Janvier 1905
[CP portrait de l’anarchiste Pierre Martin (1856-1916) à son lit de mort.]
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PIERRE MARTIN A SON LIT DE MORT
Après toute une ardente vie consacrée à la défense des opprimés,
Anarchiste, il est mort doucement avec la conscience tranquille du devoir accompli.
[Épone (S.-et-O.), portrait de Madeleine Vernet et poème "...à Ceux qui sont responsables".]
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Éditions de "l’AVENIR SOCIAL"
Épone (S.-et-O.)
n° 5
Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER
... à Ceux qui sont responsablesJe ne crois pas aux dieux des foules ; mais je croisQue par delà les temps, les hommes et les lois,Il est une justice éternelle, immuable,Qui sera pour les grands quelque jour redoutable ;Et qui, nous démasquant leurs criminels secrets,Viendra leur demander compte de leurs forfaits.Pour que l’arrêt vengeur du destin s’accomplisseQuelle forme prendra cette haute justice ?- Nul ne peut le prévoir ; mais s’il faut qu’elle soitTerrible et dure, ô grands vous n’avez pas le droitDe l’accuser, Si pour exprimer sa colèreElle prend des accents de la voix populaire,Et si c’est un remous du peuple révoltéQui vous porte sa fière inflexibilité ;C’est qu’elle aura voulu, dans sa ferme sagesse,Que la main du martyr devint la main qui blesse ;C’est qu’elle aura pensé que le droit de punirN’appartenait vraiment qu’à la main du martyr.- Oui, ce jour doit venir - ô puissants de ce monde,Entendez-vous déjà monter sa voix qui gronde ?Ecoutez sa rumeur, et tremblez en songeantQue nul jamais n’a pu refouler l’Océan...MADELEINE VERNET
Juin 1916
[Épone (S.-et-O.), portrait de Madeleine Vernet et poème "Aux révolutionnaires Russes", écrit à Paris, en novembre 1903.]
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Éditions de "l’AVENIR SOCIAL"
Épone (S.-et-O.)
Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER
Pages d’hier ...
... et d’aujourd’hui.à F. Numietska.
Aux Révolutionnaires RussesNobles persécutés, victimes de tous tempsAuxquels on vola tout : liberté, paix et terre ;Martyrs des tzars, martyrs des prêtres et des grands ;- O ! ne calmez jamais votre juste colère.Ainsi qu’un feu sacré, sous vos crânes grondants,Attisez-la sans cesse ; et laissez le cratèreDe haine - qu’en vos coeurs ot nourri les tyrans -Bouillonner ardemment en une lave austère.Gardez le souvenir de toutes les rancoeursDont vous ont abreuvés vos infâmes vainqueurs,Afin qu’au jour prochain dont j’entrevois l’aurore,Enfin prêts, résolus, vous dressant tout à coup,Vous clamiez un appel vibrant qui fasse écloreLa Révolte, d’un bout du monde à l’autre bout.MADELEINE VERNET.
Paris, novembre 1903.
[CP série de poésies pacifistes de Madeleine Vernet, ici "Chair à canon".]
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La Chair à Canon
L’enfant, sur les genoux de la mère, repose.
- Sur sa bouche adorable une goutte de lait
Perle encore ; et léger un souffle d’oiselet
Soulève le satin de sa poitrine rose.Un rayon de soleil sur le front pur se pose
Dorant les fins cheveux du frêle enfantelet ;
Le zéphir le caresse ; et, pour le contempler,
Un papillon rêveur abandonne une rose.Et la mère au sein nu, le regard triomphant,
Avec un tendre orgeuil admire son enfant
Doux fruit de sa robuste et splendide jeunesse.Mais dans son antre noir le vieil Ogre a dit - "Non !-
"Je ferai de la joie, de femme une détresse,
"En broyant cette chair, un jour, sous mon canon."MADELEINE VERNET
Janvier 1916.
[CP des éditions de " L’Avenir Social ", poésie contre la guerre de Madeleine Vernet (en médaillon). Pas de numéro sur cette carte.]
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Éditions de " L’AVENIR SOCIAL "
Épône (S.-et-O.)
La Main Noire
Cependant que la Mort brutalement travaille
Et fauche sans repos, sur les champs de batalle,
Les pères arrachés des bras de leurs enfants ;
La main de Loyola, sournoisement, dans l’ombre,
Auprès de l’Orphelin a repris l’oeuvre sombre
Qu’elle a poursuivie en leurs temps.Le père n’est plus là, la mère sans défense
Et sans ressource ; - hélas ! aussi sans clairvoyance -
Va livrer ses enfants à la perfide main
Que des siècles durant a jeté la semence
De mensonge, d’erreur, de haine et d’ignorance,
Sur le champ de l’esprit humain.- O ne permettons pas ce vol des consciences,
Élevons des cerveaux vers les saines sciences
Qui font les coeurs plus purs, plus nobles et plus grands ;
Et nous ressouvenant des leçons de l’histoire
Pour sauver l’Avenir, empêchons la Main NoireMADELEINE VERNET
Avril 1916
Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER
[CP de l’Avenir Social de Madeleine Vernet, poème anti-guerre de Victor Hugo, tiré de son "Année Terrible".]
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Editions de " l’AVENIR SOCIAL "
ÉPONE (S.-et-O.)
N° 4Bêtise de la Guerre
Ouvrière sans yeux, Penélope imbécile ;
Berceuse du chaos où le néant oscille,
Guerre, ô guerre occupée au choc des escadrons,
Toute pleine du bruit furieux des clairons,
O buveuse de sang, qui, farouche, flétrie,
Hideuse, entraînes l’homme en cette ivrognerie,
Nuée où le destin se déforme, où Dieu fuit,
Où flotte une clarté plus noire que la nuit,
Folle immense, de vent et de foudres armée,
A quoi sers-tu, géante, à quoi sers-tu, fumée,
Si tes écroulements reconstruisent le mal,
Si, pour le bestial tu chasses l’animal.
Si tu ne sais, dans l’ombre où ton hasard se vautre,
Défaire un empereur que pour en faire un autre ?VICTOR HUGO.
(L’Année Terrible).Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER
[CP de L’Avenir Social, poème internationaliste contre la guerre de Madeleine Vernet (en médaillon).]
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Éditions de " l’ AVENIR SOCIAL
Épône (S.-et-O.)
n° 6L’Internationale
Parce que les tyrans assoiffés de puissance
Ont jeté sur l’Europe un cauchemar hideux ;
Parce que nous voyons se déchirer entre eux
Les peuples aveuglés par leur noire ignorance...- Il serait donc perdu sans espoir de retour
Notre cher idéal d’universel amour ?Non, non ce n’est pas vrai, - gardons la foi, nous autres -
Non tout n’a pas sombré dans l’océan sanglant ;
Notre idéal d’hier il est toujours vivant
Dans nos coeurs déchirés, nos coeurs saignants d’apôtres.- Dormez, dormez, ô morts en vos tristes tombeaux,
La tempête n’a pas éteint tous les flambeaux.
.........................................................................
Oui, nous la chanterons, l’Internationale,
Lorsque ceux qu’on opprime auront enfin compris
Qu’il n’est point de frontière, hors celle des esprits ;
- Lorsqu’ils iront clamant leur marche triomphale,
Après avoir conquis l’immense liberté ;
Quand l’Homme pour patrie aura l’Humanité...- Alors, nous chanterons l’Internationale ! -
MADELEINE VERNET
Juillet 1916.Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER
[CP des éditions de "L’Avenir Social" série de poésies pacifistes de Madeleine Vernet, ici "Chair à canon".]
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Éditions de " L’AVENIR SOCIAL "
Épône (S. et-O.)
N° 1La Chair à Canon
L’enfant, sur les genoux de la mère, repose
- Sur sa bouche adorable une goutte de lait
Perle encore ; et léger un souffle d’oiselet
Soulève le satin de sa poitrine rose.Un rayon de soleil sur le front pur se pose
Dorant les fins cheveux du frêle enfantelet ;
Le zéphir le caresse ; et, pour le contempler,
Un papillon rêveur abandonne une rose.Et la mère au sein nu, le regard triomphant,
Avec un tendre orgeuil admire son enfant
Doux fruit de sa robuste et splendide jeunesse.Mais dans son antre noir le vieil Ogre a dit - "Non !-
"Je ferai de la joie, de femme une détresse,
"En broyant cette chair, un jour, sous mon canon."MADELEINE VERNET
Janvier 1916.
- Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER -
[CP de l’Avenir Social de Madeleine Vernet, portrait et poème de Victor Hugo, tiré des "Châtiments".]
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Éditions de " l’AVENIR SOCIAL "
ÉPONE (S.-et-O.)
N° 3FABLE OU HISTOIRE
Un jour, maigre et sentant un royal appétit,
Un singe d’une peau de tigre se vétit.
Le tigre avait été méchand : lui, fut atroce.
Il avait endossé le droit d’être féroce.
Il se mit à grincer des dents criant : " Je suis
Le vainqueur des halliers, le roi sombre des nuits."
Il s’embusqua, brigand des bois, dans les épines ;
Il entassa l’horreur, le meurtre , les rapines,
Egorgea les passants, dévasta la forêt,
Fit tout ce qu’avait fait la peau qui le couvrait.
Il vivait dans un antre, entouré de carnage.
Chacun, voyant la peau, croyait au personnage.
Il s’écriait, poussant d’affreux rugissements :
" Regardez, ma caverne est pleine d’ossements ;
Devant moi, tout recule et frémit, tout émigre,
tout tremble ; admirez-moi, voyez, je suis un tigre ! "
Les bêtes l’admiraient, et fuyaient à grands pas.
Un belluaire vint, le saisit dans ses bras,
Décrira cette peau comme on déchire un linge,
Mit à nu ce vainqueur, et dit : Tu n’est qu’un singe !
VICTOR HUGO.
(Les Châtiments).Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER
[Épone (S.-et-O.), portrait de Madeleine Vernet et poème pacifiste contre les jeux guerriers "Aux Mères !".]
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Éditions de "L’AVENIR SOCIAL"
Épône (S.-et-O.)
n° 2 - Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER
AUX MÈRES !
Mères, quand vos enfants font jouer sous leurs doigts
Leur sabre de fer-blanc ou leur fusil de bois ;
Quand ils s’en vont traînant au bout d’une ficelle,
Sur un affût boiteux, un canon qui chancelle ;
Lorsqu’ils font manoeuvrer leurs fantassins de plomb,
Puis massacrent gaiement l’innocent bataillon ;
Lorsqu’ils se font entre eux des guerres de pygmées
En simulant l’ardeur farouche des armées ; -
Vous riez de leurs jeux ........... Mères vous avez tort
De rire quand vos fils font un jeu de la mort.
N’évoquez-vous donc point, devant leurs fréles armes.
Celles qui vous feront un jour verser des larmes ?
Car ce qui vous amuse alors qu’ils sont enfants
Déchirera vos coeurs lorsqu’ils auront vingt ans.
Ayez donc un peu plus de raison, pauvres mères,
Et ne vous bercez point de fragiles chimères.
Le coeur de vos enfants et tout entre vos mains,
A vous de les guider vers de nobles chemins.
Les avoir enfantés ne doit point vous suffire,
Votre plus belle tâche est de les bien instruire :
- Mères, berceau sacré de toute humanité,
Semez, semez l’amour et la fraternité !MADELEINE VERNET.
Mars 1916.
[CP franco-suisse de la Libre Pensée Internationale, portrait de Francisco Ferrer, libre-penseur et pédagogue espagnol. A noter que cette carte de la correspondance de Léon Prouvost provient d’une perquisition de la police effectuée à son domicile le 27 juillet 1921.]
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FRANCISCO FERRER
LIBRE-PENSEUR ET PÉDAGOGUE ESPAGNOL
1859-1909
Assassiné par un tribunal militaire, à l’instigation des cléricaux, et avec l’assentiment du roi Alphonse XIII, pour avoir fondé dans un pays d’illettrés des écoles laïques
Il tomba héroïquement sous les balles
le 13 octobre 1909
au verso :
LISEZ LE JOURNAL REVUE HEBDOMADAIRE
LA LIBRE PENSEE INTERNATIONALE
Abonnement : France et Suisse, 5 fr. Autres pays, 7 fr. 25 par an
Adresses : E. Peytequin
Louve, 4, Lausanne (Suisse) ou Evian-les-Bains (France)
[CP des éditions de "L’Avenir Social" série de poésies pacifistes de Madeleine Vernet, ici "La Chair à canon".]
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Éditions de " L’AVENIR SOCIAL "
Épône (S. et-O.)
n° 1La Chair à Canon
L’enfant, sur les genoux de la mère, repose
- Sur sa bouche adorable une goutte de lait
Perle encore ; et léger un souffle d’oiselet
Soulève le satin de sa poitrine rose.Un rayon de soleil sur le front pur se pose
Dorant les fins cheveux du frêle enfantelet ;
Le zéphir le caresse ; et, pour le contempler,
Un papillon rêveur abandonne une rose.Et la mère au sein nu, le regard triomphant,
Avec un tendre orgeuil admire son enfant
Doux fruit de sa robuste et splendide jeunesse.Mais dans son antre noir le vieil Ogre a dit - "Non !-
"Je ferai de la joie, de femme une détresse,
"En broyant cette chair, un jour, sous mon canon."MADELEINE VERNET
Janvier 1916.
- Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER -
[CP des éditions de " L’Avenir Social ", poésie contre la guerre de Madeleine Vernet.]
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Éditions de " L’AVENIR SOCIAL "
Épône (S.-et-O.)
n° 3
La Main Noire
Cependant que la Mort brutalement travaille
Et fauche sans repos, sur les champs de batalle,
Les pères arrachés des bras de leurs enfants ;
La main de Loyola, sournoisement, dans l’ombre,
Auprès de l’Orphelin a repris l’oeuvre sombre
Qu’elle a poursuivie en leurs temps.Le père n’est plus là, la mère sans défense
Et sans ressource ; - hélas ! aussi sans clairvoyance -
Va livrer ses enfants à la perfide main
Que des siècles durant a jeté la semence
De mensonge, d’erreur, de haine et d’ignorance,
Sur le champ de l’esprit humain.- O ne permettons pas ce vol des consciences,
Élevons des cerveaux vers les saines sciences
Qui font les coeurs plus purs, plus nobles et plus grands ;
Et nous ressouvenant des leçons de l’histoire
Pour sauver l’Avenir, empêchons la Main NoireMADELEINE VERNET
Avril 1916
Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER
[CP animée de la rue Charles Fourier à Besançon (A noter l’orthographe avec deux r).]
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30 - BESANÇON - Rue Charles-Fourrier
Edition des Docks Franc-Contois
[CP promotionnelle d’Hervé Coatmeur (1879-1944) responsable du Foyer naturien de Brest et fondateur des journaux "Le Sphinx individualiste ", "Contre le Chaos", etc.]
" LES SPHINX DE LA VIE " Alias " CONTRE LE CHAOS "
Message du FOYER NATURIEN de Brest
"SANTÉ" LA FORTUNE CHEZ LE PHILOSOPHE "HARMONIE"
" Là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur, Prends, garde de te livrer à tous les hasards dans les ténèbres extérieures."
" Deviens-toi-même un trésor qui grandit "
Plusieurs veulent ........................... meurent aujourd’hui.
UN PORTEUR DE MESSAGES PHILOSOPHIQUES
[FONDATEUR du FOYER NATURIEN ]
Au dehors, les vers et la rouille gâtent tout, et les larrons percent et dérobent
Place ton trésor en l’esprit la ou ne pénétrent ni les larrons ni la rouille ni les vers.
Ton bonheur.......................................................................................................
Ne .................................................................................... qui EST O TERRE grain des
sable dans l’univers.
O HOMME ..........................................................................[RÉDACTEUR des SPHINX de la vie ]
Si on t’annonce que quelqu’un a dit du mal de toi, n’entreprends pas de te défendre ; mais réponds : s’il avait connu tous mes dé.... il en aurait ... dit davantage.
Si tu veux vaincre tous conflit, ne vois jamais de coupables en les autres ; mais en toi-même toujours cherche le responsable.
Ne jure point afin de n’être point ou tu sera jugé du même jugement que tu auras jugé et mesure à la même mesure que tu auras mesuré
C. Hervé COATMEUR naturien
LIBERTÉ "Le Grand Sphinx " JUSTICE
Voyez au verso
Périodique SUBJECTIVISTE des RYNERISTES
(Souscription libres et abonnement facultatifs) Directeur C. Hervé C. 85.
Rue Emile Zola, Brest Finistère - Le N° au public 20 cent.
[CP photo de Marcel Body (1894-1984) vers 1916-17. En 1916, militaire français en Russie, il se rallie à la révolution bolchévique. Devenu citoyen russe, puis diplomate en Norvège, il critique la dérive du régime communiste. Il regagne la France en 1927 où il traduit Lénine, Trotski, puis Bakounine et collabore ensuite à la presse libertaire et pacifiste.]
[CP photo de Marcel Body (1894-1984) vers 1916-17. En 1916, militaire français en Russie, il se rallie à la révolution bolchévique. Devenu citoyen russe, puis diplomate en Norvège, il critique la dérive du régime communiste. Il regagne la France en 1927 où il traduit Lénine, Trotski, puis Bakounine et collabore ensuite à la presse libertaire et pacifiste.]
[CP de l’Avenir Social à Épone (S.-et-O.), portrait de Madeleine Vernet et son poème "Sursum Corda ! écrit en juillet 1903.]
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Éditions de "l’AVENIR SOCIAL"
Épone (S.-et-O.)
n° 2
Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER
VIEILLES PAGES
SURSUM CORDA !
1
J’ai laissé, sans dédain, pour les muscles puissants,
Le pénible travail et la robuste tâche ;
Pourtant j’ai l’âme forte et n’ai point le cœur lâche,
Et mes bras ne sont point faibles et languissants.Des berceaux d’indigence aux lits d’agonisants,
Je vais, jamais lassée, et reviens sans relâche
- Sans que l’ingratitude ou l’offense me fâche -
Vers les vaincus aux fronts meurtris et blêmissants.Pour l’orphelin qu’on bat, pour la mère en détresse :
Pour le pauvre exploité, que l’opulence oppresse,
Pour tous les miséreux je fais gronder ma voix.Et douce pour ceux-là qui souffrent sous la chaîne,
Pour les méchants je sens mon cœur s’emplir de haine,
Et la révolte en moi bouillonne quelquefois.Madeleine VERNET
Juillet 1903.
CP de l’Avenir Social de Madeleine Vernet, portrait et poème de Victor Hugo "Justice sociale", tiré des "Contemplations".]
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Éditions de " l’AVENIR SOCIAL "
ÉPONE (S.-et-O.)
N° 1JUSTICE SOCIALE
— -
Un homme s’est fait riche en vendant à faux poids.
La loi le fait juré. L’hiver, dans les temps froids,
Un pauvre a pris un pain pour nourrir sa famille.
- Regardez cette sale où le peuple fourmille -
Ce riche y vient juger ce pauvre. Ecoutez bien,
C’est juste, puisque l’un a tout, l’autre rien.
Ce juge, - ce marchand, fâché de perdre une heure,
Jette un regard distrait sur cet homme qui pleure,
L’envoie au bagne, et part pour sa maison des champs.
Tous s’en vont en disant : c’est bien ! bons et méchants : -
Et rien ne reste là qu’un Christ pensif et pâle,
Levant ses bras au ciel dans le fond de la salle.VICTOR HUGO.
(Les Contemplations).Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER
CP de l’Avenir Social de Madeleine Vernet, portrait et poème de Victor Hugo "Enfants et Oiseaux", tiré de "Toute la Lyre".]