L’ANGE GARDIEN DE LA PRESSE, par Charles Addy.
(Edition du Falot, Vouvry, Suisse)
ANASTASIE. - Et maintenant, si vous êtes bien sage, je vous permettrai de publier tout ce que je pense !...
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[CP suisse, publié par Clovis Pignat et le journal "Le Falot" à Vouvry (Valais). Dessin humoristique de Charles Addy : représentation d’Anastasie (La censure) avec son grand ciseau, tandis que le journaliste et son chien son enchainés et muselés.]
L’ANGE GARDIEN DE LA PRESSE, par Charles Addy.
(Edition du Falot, Vouvry, Suisse)ANASTASIE. - Et maintenant, si vous êtes bien sage, je vous permettrai de publier tout ce que je pense !...
[CP de la revue espérantiste libertaire "Paco-Libereco" . Ici illustration illustration de Willaume, dédiée au renégat Gustave Hervé. Paysan s’offusquant qu’on ai jeté des saletés sur son fumier, en l’occurrence : fusil, médaille, drapeau, épée, clairon, crucifix, bible et képi.]
Symboles utilisés : Drapeau ⚐ — Fusil — Croix (religion, mort) ☦ — Epée, sabre — Médaille — Képi et uniforme de militaire /B_tout>
Al Gustave Hervé.
G. Willaume
- Kiu do ĵetis tiun ĉi malpuraĵojn sur mian sterkon ?
au verso :
KOLEKTO
PACO-LIBERECOPACO-LIBERECO, Edit. 24, rue de Saintonge, Paris 3e
[CP espagnole : portrait d’Anselmo Lorenzo, et petite biographie en castillan.]
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ANSELMO LORENZO
Propagandista revoluciónario español ; nació en Toledo el 21 de abril 1841.
Tipógrafo en sus primeros tiempos en un taller de Madrid, consagro al estudio buena parte de sus horas, y al fundarse en España una sección de la Internaciónal, su actividad y entusiasmo conviertiéronle en la personalidad central del movimiento social en España. Debido a su iniciativa, se celebró en Barcelona el año 1870 el primer Congreso Obrero. Procesado y preso en Montjuich, patentizó su entereza negándose a firmar la petición de indulto y fue deportado en 1897. Dejó escritos diversidad de libros y folletos entre los que se destacan El banquete de la vida, El pueblo, Via libre, Evolución proletaria, El proletaridado militante, etc., todas ellos muy leidos y estimados por les trabajadores. Murió en Barcelona el año 1915 [1]
[CP américaine ? portrait de Joe Hill dans un cadre, avec un poème de lui au verso. Attention l’image de cette carte est peut-être tronquée.]
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[CP photo d’une devanture "Couverture et plomberie" (non située) mais aussi de vente de journaux et revues, parmi les nombreux titres affichés : "Le Libertaire" et "Le Canard Enchaîné".]
EAU - COUVERTURE ET PLOMBERIE - GAZ
Divers journaux et revues dont :
- Le Libertaire
- Le Canard Enchaîné
[CP des Pays-Bas , montage photo des deux journaux publiés entre 1886 et 1916 par Ferdinand Domela Nieuwenhuis, numéro du 7 septembre 1887 de "Recht voor Allen" et numéro du 26 février 1916 de "De Vrije Socialist".]
RECHT VOOR ALLEN
DE VRIJE SOCIALIST
1886 - 1916
F. DOMELA NIEUWENHUIS
[CP des Pays-Bas , montage photo des deux journaux publiés entre 1886 et 1916 par Ferdinand Domela Nieuwenhuis, numéro du 7 septembre 1887 de "Recht voor Allen" et numéro du 26 février 1916 de "De Vrije Socialist", sur fond bleu.]
RECHT VOOR ALLEN
DE VRIJE SOCIALIST
1886 - 1916
F. DOMELA NIEUWENHUIS
[CP des éditions de "L’Avenir Social" série de poésies pacifistes de Madeleine Vernet, ici "La Chair à canon".]
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Éditions de " L’AVENIR SOCIAL "
Épône (S. et-O.)
n° 1La Chair à Canon
L’enfant, sur les genoux de la mère, repose
- Sur sa bouche adorable une goutte de lait
Perle encore ; et léger un souffle d’oiselet
Soulève le satin de sa poitrine rose.Un rayon de soleil sur le front pur se pose
Dorant les fins cheveux du frêle enfantelet ;
Le zéphir le caresse ; et, pour le contempler,
Un papillon rêveur abandonne une rose.Et la mère au sein nu, le regard triomphant,
Avec un tendre orgeuil admire son enfant
Doux fruit de sa robuste et splendide jeunesse.Mais dans son antre noir le vieil Ogre a dit - "Non !-
"Je ferai de la joie, de femme une détresse,
"En broyant cette chair, un jour, sous mon canon."MADELEINE VERNET
Janvier 1916.
- Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER -
[CP de l’Avenir Social à Épone (S.-et-O.), portrait de Madeleine Vernet et son poème "Sursum Corda ! écrit en juillet 1903.]
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Éditions de "l’AVENIR SOCIAL"
Épone (S.-et-O.)
n° 2
Vendu au bénéfice de l’ORPHELINAT OUVRIER
VIEILLES PAGES
SURSUM CORDA !
1
J’ai laissé, sans dédain, pour les muscles puissants,
Le pénible travail et la robuste tâche ;
Pourtant j’ai l’âme forte et n’ai point le cœur lâche,
Et mes bras ne sont point faibles et languissants.Des berceaux d’indigence aux lits d’agonisants,
Je vais, jamais lassée, et reviens sans relâche
- Sans que l’ingratitude ou l’offense me fâche -
Vers les vaincus aux fronts meurtris et blêmissants.Pour l’orphelin qu’on bat, pour la mère en détresse :
Pour le pauvre exploité, que l’opulence oppresse,
Pour tous les miséreux je fais gronder ma voix.Et douce pour ceux-là qui souffrent sous la chaîne,
Pour les méchants je sens mon cœur s’emplir de haine,
Et la révolte en moi bouillonne quelquefois.Madeleine VERNET
Juillet 1903.
[CP citation anti-guerre de F. Ponsard, éditions de "L’Idée Libre" d’André Lorulot.]
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LA GUERRE
Je voudrais voir les gens qui poussent à la guerre,Sur un champ de bataille à l’heure où les corbeauxCrèvent à coup de bec et mettent en lambeauxTous les yeux et ces coeurs qui s’enflammaient naguère,Tandis que flotte au loin le drapeau triomphant,Et que parmi ceux-là qui gisent dans la plaine,Les doigts crispés, la bouche ouverte et sans haleine,L’un reconnaît son père et l’autre son enfant.Oh ! je voudrais les voir, lorsque dans la mêlée,La gueule des canons crache à pleine voléeDes paquets de mitraille au nez des combattants,Les voir, tous ces gens-là, prêcher leurs théoriesDevant ces fronts troués, ces poitrines meurtries,D’où la Mort a chassé des âmes de vingt ans.FRANÇOIS PONSARD
(1814-1867)
Au verso :
L’"Idée Libre", revue mensuelle, éduque socialement, cultive la nature humaine, sème des idées, passionne et instruit. Pour 8 francs, abonnez-vous. Editions "Idée Libre", Conflans-Honorine (Seine & Oise)
[CP anticléricale des éditions de "L’Idée Libre" de Lorulot à Conflans-Honorine. Dessin de Strix, montant le prosélytisme des "Bonnes soeurs" dans le milieu médical.]
FAÎTES-MOI VOTRE PRIÈRE ET VOUS SEREZ BIEN SOIGNÉ !
STRIX
[CP russe, portrait par Bershadsky du communard Eugène Varlin (1839-1871), massacré par les versaillais le 28 mai 1871, durant la Semaine sanglante.]
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[CP des éditions de " L’Avenir Social" de Madeleine Vernet. Portrait photo du couple Marie et François Mayous et de leur deux enfants, Jehan et Marianne. Au verso petit biographie de ce couple d’instituteurs pacifistes et syndicalistes.]
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Éditions de " L’AVENIR SOCIAL ", Épône (S.-&-O.)
La Famille MAYOUX
au verso :
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE : LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ
Marie et François MAYOUX, Instituteurs publics à Dignac (Charente), syndiqués, membres du Parti socialiste, sociétaire de l’Orphelinat Ouvrier, ont été condamnés à 2 ans de prison le 29 décembre 1917, par la Cour d’Appel de Bordeaux pour leur brochure : Les Instituteurs syndicalistes et la Guerre.
[CP du Comité de soutien à Jean Godsky. Portrait réalisé par L. Gaudeaux.]
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L. GAUDEAUX
Jean GOLDSKY
Condamné par le 3e Conseil de Guerre de Paris
Emprisonné depuis le 25 Septembre 1917
au verso :
Goldsky fut condamné à huit ans de travaux
forcés. On sait aujourd’hui que cette peine est
imméritée... Il est malade, sa vie est menacée.
Il sera réhabilité un jour. Mais qu’on lui ouvre
tout de suite les portes de la prison où il meurt !
Quel nom donner à l’homme qui, le pouvant, ne
le ferait pas ?Anatole FRANCE.
ÉDITION DU COMITÉ GOLDSKY, 56, AV. JEAN-JAURÈS, PARIS
[Portrait de Jean Goldsky, CP de la Ligue des Droits de l’Homme pour réclamer la révision de son procès.]
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JEAN GOLDSKY est innocent !
JEAN GOLDSKY
Photo Henri Manuel
Réclamez, avec la Ligue des Droits de l’Homme, la révision de son procès.
Demandez à la Ligue, 10, rue de L’Université, Paris (7e) "GOLDSKY est INNOCENT", par Me LOEWEL. - Brochure 1 fr.
Ces Cartes sont en vente à la Ligue des Droits de l’Homme. - La carte, 0,10 ; la douzaine, 1 fr. ; 12 douzaines, 10 fr.
[Vue de la rue Ferrer à Longpré-les-Corps-Saints (Somme).]
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Longpré-les-Corps-Saints (Somme) - Rue Ferrer et Monument
Edit. L......, Buraliste Ci. M, ......, Abbeville
[Vue des ruines de la première guerre mondiale, la rue Ferrer à St-Quentin (Aisne, Picardie).]
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Guerre Mondiale 1914-18
18 - SAINT-QUENTIN - Rue Ferrer
Edit. Hautmont
[CP antimilitariste bilingue français-allemand. Illustration : un géant balayant, canons et autres instruments de mort.]
A bas les armes.
Die Waffen nieder.
A. R. & C. I. B.
4337
[CP, vue animée de la rue Bernard Lazare à Denain (Nord).]
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Denain après la Guerre. - Rue Lazare-Bernard (Ancienne Rue de la Station)
Edit. Lozé-Bertrand
[CP antimilitariste du "Club du Faubourg" à Paris (tribune libre fondée par Léo Poldès en 1918). Citations de Victor Hugo et de Guy de Maupassant contre la guerre et le militarisme.]
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"DESHONORONS LA GUERRE"
(Victor Hugo)
***
... La guerre !... se battre !... égorger !... massacrer des hommes !... et nous avons aujourd’hui, à notre époque, avec notre civilisation, avec l’étendue de science et le degré de philosophie où l’on croit parvenu le génie humain, des écoles où l’on apprend
à tuer de très loin, avec perfection, beaucoup de monde en même temps, à tuer de pauvres diables d’hommes innocents, chargés de famille et sans casier judiciaire.Et le plus stupéfiant, c’est que le peuple ne se lève pas contre les gouvernements...
... Les hommes de guerre sont les fléaux du monde. Nous luttons contre la nature,
l’ignorance, contre les obstacles de toute sorte, pour rendre moins dure notre misérable vie.Des hommes, des bienfaiteurs, des savants usent leur existence à travailler à ce qui peut aider, ce qui peut secourir, ce qui peut soulager leurs frères.
Ils vont, acharnés à leur besogne utile, entassant des découvertes, agrandissant l’esprit
humain, élargissant la science, donnant chaque jour à l’intelligence une somme de savoir nouveau, donnant chaque jour à leur patrie du bien-être, de l’aisance, de la force.La guerre arrive, En six mois, les généraux ont détruit vingt ans d’efforts, de patience et de génie...
Qu’ont-ils donc fait pour prouver même un peu d’intelligence, les hommes de guerre ? Rien. Qu’ont-ils inventé ? Des canons et des fusils. Voilà tout.
L’inventeur de la brouette n’a-t-il pas fait pour l’homme par cette simple et pratique idée d’ajuster une roue à deux bâtons, que l’inventeur des fortifications modernes ?
Que nous reste-t-il de la Grèce ? Des livres, des marbres. Est-elle grande parce qu’elle a vaincu ou parce qu’elle a produit ?
Est-ce l’invasion des Perses qui l’a empêchée de tomber dans le plus hideux matérialisme ?
Sont-ce les invasions des barbares qui ont sauvé Rome et l’on régénérée ?
Est-ce que Napoléon Ier a continué le grand mouvement intellectuel commencé par les philosophes à la fin du dernier siècle ?
Eh ! bien, oui, puisque les gouvernements prennent ainsi le droit de mort sur les peuples, il n’y a rien d’étonnant à ce que les peuples prennent parfois le droit de mort sur les gouvernements.
Ils se défendent, ils ont raison...
GUY DE MAUPASSANT
(Sur l’Eau - P. Ollendorff, éditeur, Paris)
"Où vont les hommes libres ?" - "Aux séances du CLUB DU FAUBOURG," Adressez votre adhésion (15 fcs, par an) au secrétariat : 38, rue de Moscou, PARIS (VIIIe)
[CP antimilitariste du "Club du Faubourg" à Paris (tribune libre fondée par Léo Poldès en 1918). Citations de La Bruyère, de Léon Tolstoï, de Gustave Flaubert et d’Henri Barbusse, contre l’idée de patrie, de nationalisme et d’amour du drapeau.]
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LES GRANDS ESPRITS SE RENCONTRENT...
*
"Que me fait que ma patrie soit puissante et formidable, si triste et inquiet, je vis moi-même dans l’oppression et l’indigence ?"
LA BRUYÈRE
*
"Quand je songe à tous les maux que j’ai vus et que j’ai soufferts, provenant des haines nationales, je me dis que tout cela repose sur un grossier mensonge : l’amour de la patrie."
TOLSTOÏ (Avenir)
*
"Laisse-là ta patrie, ta religion, ta province. On doit être âme le plus possible La patrie, c’est la terre, c’est l’univers, ce sont les étoiles, c’est l’air, c’est la pensée, c’est-à-dire l’infini dans notre poitrine. Les querelles de peuples m’intéressent peu... Je ne suis pas plus moderne qu’ancien, pas plus Français que Chinois. Je suis le frère en Dieu de tout ce qui vit, le concitoyen de tout ce qui habite le grand hôtel garni de l’univers... L’idéal n’est fécond que lorsqu’on y fait tout rentrer... C’est un travail d’amour, et non d’exclusion..."
GUSTAVE FLAUBERT (Correspondance, 1846-1858)
*
"... Non, je ne m’incline pas devant le drapeau. Il me fait peur, je le haïs et je l’accuse. Non, il n’est pas la beauté, il n’est pas l’emblème du coin de terre natale dont il trouble le tableau avec sa tache sauvage et bariolée. Il est l’enseigne criarde de la gloire des coups, du militarisme et de la guerre. Il déploie à travers les houles vivantes un signe de suprématie et de domination : c’est une arme. Ce n’est pas l’amour d’un pays, c’est la différence tranchante, orgueilleuse et agressive qu’on affiche vis-à-vis des autres. C’est l’aigle de couleur que rêve les conquérants et de leurs dévots voit en pays étranger, voler de clocher en clocher..."
HENRI BARBUSSE (Clarté)
au verso :
"Où vont les hommes libres ?" - "Aux séances du CLUB DU FAUBOURG," Adressez votre adhésion (15 fcs, par an) au secrétariat : 38, rue de Moscou, PARIS (VIIIe)
[Série de 12 cartes du "Club du Faubourg", fondé en 1918 par Léo Poldès (Léopold Szeszler : 1891-1970) et Georges Pioch. Il était de par ses membres, socialistes, libertaire, pacifiste et antimilitariste. Il fonctionnait en organisant des conférences auxquelles participaient diverses personnalités, Tribune libre, qui combat la haine, l’ignorance, la bêtise et l’intolérance. Citations contre la guerre et le militarisme.]
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RÉFLEXIONS SUR LA PATRIE ET LA GUERRE
Pour intéresser tous les citoyens à l’ensemble des richesses, la société a développé en eux, pour l’éducation, l’attachement égoïste à leur pays et la haine des nations voisines. Chaque pays devient ainsi une collectivité séparée et indépendante.
C’est la patrie.
Quand les capitalistes d’une patrie croient pouvoir asservir les capitalistes d’une autre patrie, ils arment aussitôt tous les citoyens du pays et les lancent contre les citoyens du pays rival. Ce sont les guerres " du droit, de la civilisation, de la liberté, " etc. ...
Henri BRU (La Dictature du Bonheur).La guerre n’est pas, comme l’admet la majorité des hommes de notre temps, une oeuvre bonne et louable, mais, comme tout meurtre, elle est une affaire abominable et criminelle, aussi bien pour les hommes qui choisissent librement le métier militaire que pour ceux qui l’acceptent par la crainte de punition ou le désir de gain... Le meurtre, quelque nom que lui donne l’homme, est toujours le meurtre, un acte criminel, tous le savent, ignominieux, infâme... Disons-le clairement, nettement, à haute voix, et les hommes cesseront de voir ce qu’ils imaginaient voir, et ils apercevront ce qui est réellement. Ils cesseront de voir : le service à l’état, l’héroïsme de la guerre la gloire militaire, le patriotisme et ne verront plus que ce qui est : un acte criminel, un meurtre, sans mille suggestions qui l’embellissent...
TOLSTOÏ (Lettre au Congrès de la Paix de Stockholm, 1910)Tant que le caprice de quelques hommes fera loyalement égorger des milliers de nos frères, la partie du genre humain consacrée à l’héroïsme sera ce qu’il y a de plus affreux dans la nature entière.
VOLTAIRE (Dictionnaire Philosophique).Quelle ingénieuse fiction que celle du rival étranger, de l’adversaire héréditaire. Elle soutient en partie nos ploutocratie... Aussi tout l’effort ses moralistes, des philosophes et des historiens salariés concourt-il à fortifier cette fiction, à l’embellir : le maître d’école répand leurs doctrines, si bien que les pauvres croient vraiment protéger leur taudis que nul ne menace, et en recevant la sportule, ils défendent leur droit à mourir de faim.
Bernard LAZARE (Les Porteurs de Torches).On vante les héros de la guerre sauvage parce que ...... se distinguer devant les hommes, jouir de la gloire et obtenir des récompenses, ils ont tué et ont été tués.
Personne ne parle des héros de la guerre contre la guerre qui, en silence, sont morts et meurent sous les verges et dans les prisons ou dans l’exil et qui demeurent malgré tout fidèles à la vérité et à leur noble cause.
"Vous voulez faire de moi un complice du meurtre. Vous me demandez de l’argent pour fabriquer des armes et vous voulez que je prenne place dans des bandes d’assassins. Or je professe la loi que vous-mêmes vous professez et qui depuis longtemps défend non seulement l’assassinat, mais toute animosité, c’est pourquoi je ne puis vous obéir". - Ainsi doit parler et parle tout homme sensé qui n’a pas obscurci sa conscience.
Ce sont ces moyens simples, indiscutables, seuls obligatoires pour tous, qui vainquent et vaincront le monde.
TOLSTOÏ (Les deux guerres, 1898).
au verso :
Avez-vous une idée à Défendre, un Abus à Combattre ?
Allez au " Club du Faubourg", 38, rue de Moscou,
PARIS (VIII) Téléphone : Central 34-22,
[Série de 12 cartes du "Club du Faubourg", fondé en 1918 par Léo Poldès (Léopold Szeszler : 1891-1970) et Georges Pioch. Il était de par ses membres, socialistes, libertaire, pacifiste et antimilitariste. Il fonctionnait en organisant des conférences auxquelles participaient diverses personnalités, Tribune libre, qui combat la haine, l’ignorance, la bêtise et l’intolérance. Citations sur divers thèmes : militarisme, capitalisme, religion, justice, et surpopulation, par des auteurs très divers.]
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LES FLÉAUX
La guerre, c’est le meurtre ; la guerre c’est le vol.
C’est le meurtre, c’est le vol acclamés, blasonnés, dignifiés, couronnés, c’est la société ordonnant ce qu’elle défend et défendant ce qu’elle ordonne.
Emile de GIRARDIN (1806-1881).La misère sous sa forme repoussante est le produit de la société actuelle, qui impose les mêmes devoirs sociaux à des faibles qu’à des forts et qui crée dans la lutte pour la vie des inégalités formidables.
Docteur TOULOUSE.Après s’être soustraite à l’autorité des rois et des empereurs, après avoir proclamé trois fois sa liberté, la France est soumise à des compagnies financières qui disposent des richesses du pays et, par les moyens d’une presse achetée, dirigent l’opinion.
Anatole FRANCE.Quand je songe... que le prêtre est sorti du besoin de mentir, le soldat du besoin de tuer, le juge du besoin de voler ! Et le plus terrible c’est que sur chacun de ces trois fumiers ont poussé quelques fleurs d’héroïsme qui perpétuent leur infamie : le martyr, le héros et l’arbitre sont cités par tous nos sophistes comme des preuves de notre excellente morale. Moi, je réclame le feu pour l’église, la citadelle et le prétoire.
Léon DAUDET.La Sacristie, la Bourse et la Caserne sont trois associés pour vomir sur les nations la nuit, la misère et la mort.
L. A. BLANQUI (1805-1881).La question de population est la véritable énigme du sphinx. Auprès des ravages du terrible monstre surpopulation, les autres questions s’effacent, insignifiantes.
Professeur T. H. HUXLEY (1825-1895)
au verso :
Avez-vous une idée à Défendre, un Abus à Combattre ?
Allez au " Club du Faubourg", 38, rue de Moscou,
PARIS (VIII) Téléphone : Central 34-22.
[Série de 12 cartes du "Club du Faubourg", fondé en 1918 par Léo Poldès (Léopold Szeszler : 1891-1970) et Georges Pioch. Il était de par ses membres, socialistes, libertaire, pacifiste et antimilitariste. Il fonctionnait en organisant des conférences auxquelles participaient diverses personnalités, Tribune libre, qui combat la haine, l’ignorance, la bêtise et l’intolérance. Considérations de divers auteurs sur l’indépendance de la presse et des journalistes.]
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" Ne nous laissons pas tromper par des journaux stipendiés "
Il y a deux professions pour lesquelles aucune référence n’est exigée et qu’un repris de justice peut exercer avec sérénité :
La profession de journaliste, qui dispose de l’honneur de ses contemporains. La profession de banquier qui dispose de leur argent.
G. de la FOUCHARDIÈRE.Le mal dont nous souffrons, c’est une détestable organisation de la presse. Elle n’est plus un organe d’opinion, elle est la servante d’intérêts occultes.
Jean JAURÈS.Les acheteurs croient tous à la fiction du journal dit : indépendant. . . Ils sont certains que le Petit Journal, le Petit Parisien, le Journal, le Matin, pour ne citer que ceux-là, sont des feuilles d’opinion libre. Ils ne se doutent pas que les deux premiers sont des agences de propagande financière, habiles à drainer les sous de leurs lecteurs, et que les deux autres sont d’admirables machines à décrocher des concessions au Congo ou au Maroc, à obtenire pour 500.000 frances des affaires qui valent 40 millions.
Paul REBOUX (Les Drapeaux).La grande presse française parisienne, qui fait l’opinion française sur la politique étrangère, ne dépend que des financiers.
Charles SEIGNOBOS.Dans les " entreprises de presse ", improprement appelées des journaux, les journalistes ne comptent plus ; ils sont, selon le mot de Bunau-Varilla, des " employés ".
Les patrons, redoutant haïssant méprisant les écrivains, vivent avec des gens de Bourse, des gens d’écurie, des gens de théâtre, des invertis, des proxénètes, des hommes et des femmes d’affaires, des politiciens à tout faire. . .
Urbain GOHIER.Il est de tradition qu’en matière financière, notre presse se vende au plus offrant.
Cette vénalité même est tellement entrée dans les moeurs qu’elle est acceptée considérée comme toute naturelle par les gens du milieu, mais le public ne soupçonne que vaguement ces pratiques.
Il ne sait pas à quel point il est joué.
LYSIS.
au verso :
Avez-vous une idée à Défendre, un Abus à Combattre ?
Allez au " Club du Faubourg", 38, rue de Moscou,
PARIS (VIII) Téléphone : Central 34-22.
[Série de 12 cartes du "Club du Faubourg", fondé en 1918 par Léo Poldès (Léopold Szeszler : 1891-1970) et Georges Pioch. Il était de par ses membres, socialistes, libertaire, pacifiste et antimilitariste. Il fonctionnait en organisant des conférences auxquelles participaient diverses personnalités, Tribune libre, qui combat la haine, l’ignorance, la bêtise et l’intolérance. Considérations de divers auteurs sur l’inégalité sociale, le militarisme, la consommation, etc.]
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BARBARIE UNIVERSELLE
L’habitant de la Terre est encore tellement inintelligent et tellement animal que, jusqu’à présent, partout, c’est la force brutale qui a fondé le droit, et qui le maintient ; que le premier ministère de chaque nation est le Ministère de la Guerre ; et que des neuf dixièmes des ressources financières des peuples sont consacrées à des tueries périodiques internationales...
Camille FLAMMARION.Si un habitant d’une autre planète voyait sur notre terre des millions d’hommes occupés à confectionner des choses inutiles ou des choses nuisibles, comme l’opium et les spiritueux, et à côté d’eux, des millions d’hommes dans un dénûment extrême, il dirait certainement : Que cette race est sotte, puérile et barbare ! Elle passe son temps à se fabriquer des colifichets et des chiffons, et elle n’a pas de quoi se nourrir et se vêtir".
Emile de LAVELEYE (1822-1892).Notre état social est injuste et irrationnel. Fondé sur des privilèges de la classe dirigeante, il maintient dans l’ignorance, la maladie ou la misère, un prolétariat sans cesse élargi et toujours prêt à la révolte.
Quelle légèreté ! Ne songeant qu’à jouir de leurs biens, les privilégiés ne craignent pas d’habiter une maison dont le sous-sol est peuplé d’asservis, qui ne pensent qu’à mettre le feu au bâtiment. L’inculture professionnelle des travailleurs, l’organisation primitive de la production, une mauvaise hygiène mentale réduisent à peu de chose les fruits de l’activité collective, entretenant la détresse et cultivant les ferments destructeurs.
Docteur TOULOUSE.L’excès de pauvreté et l’excès de richesse, l’excès de force et l’excès d’impuissance, l’excès de bonheur et l’excès de misère, l’excès du superflu et l’excès du dénûment, une fabuleuse science et une ignorance fabuleuse, le travail le plus pénible et la jouissance sans effort, tous les genres de beauté et de splendeur et la plus profonde dégradation de l’existence de de l’être, ce sont là les traits qui caractérisent notre société actuelle qui, par la grandeur de ses contrastes, surpasse les pires époques d’oppression politique et d’esclavage.
Docteur L. BÜCHNER (1824-1899)
au verso :
Avez-vous une idée à Défendre, un Abus à Combattre ?
Allez au " Club du Faubourg", 38, rue de Moscou,
PARIS (VIII) Téléphone : Central 34-22.
[Série de 12 cartes du "Club du Faubourg", fondé en 1918 par Léo Poldès (Léopold Szeszler : 1891-1970) et Georges Pioch. Il était de par ses membres, socialistes, libertaire, pacifiste et antimilitariste. Il fonctionnait en organisant des conférences auxquelles participaient diverses personnalités, Tribune libre, qui combat la haine, l’ignorance, la bêtise et l’intolérance. Citation d’Henri Barbusse contre le cléricalisme et le nationalisme.]
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CE QUE TU FERAS, HOMME DE L’AVENIR :
" ... Tu supprimeras partout la publicité des cultes, tu effaceras d’encre des prêtres. Que chacun des croyants garde sa religion pour soi, et que les prêtres restent entre des murs. La tolérance vis-à-vis de l’erreur est une erreur plus grave. On aurait pu rêver une Eglise sage et régulatrice, puisque Jésus-Christ aura raison dans sa leçon humaine tant qu’il y aura des âmes. Mais ceux qui ont pris en mains sa morale et fabriqué leur religion, ont empoisonné la vérité, et de plus, ils ont montré pendant
deux mille ans qu’ils plaçaient leurs intérêts de caste avant ceux de la loi sacrée du bien. Aucun mot, aucun chiffe ne pourra jamais donner une idée du mal que l’Église a fait aux hommes. Quand elle n’a pas opprimé elle-même et maintenu les ténèbres de force, elle a prêté son autorité aux oppresseurs et sanctifié leur prétextes, et aujourd’hui encore, elle est partout étroitement unie avec ceux qui ne veulent pas du règne des pauvres. De même que les chauvins se réclament de la douceur du berceau familial pour donner le branle aux guerres, l’Église invoque la poésie des évangiles, mais elle est devenue un parti aristocratique semblable aux autres, et où chaque signe de croix est un soufflet à jésus-Christ. D’amour du sol natal on a fait nationaliste, comme de Jésus on a fait jésuite..."
HENRI BARBUSSE
(Clarté - Ernest Flammarion, éditeur. Paris)
au verso :
Avez-vous une idée à Défendre, un Abus à Combattre ?
Allez au " Club du Faubourg", 38, rue de Moscou,
PARIS (VIII) Téléphone : Central 34-22.
[CP française, vue animée d’une maison détruite durant la première la guerre mondiale à l’angle de la rue d’Arras et de la rue Francisco Ferrer à Carvin (Pas-de-Calais).]
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Ruines de la Grande Guerre 1914-1918
CARVIN (P.-de-C.). - Coin de la Rue d’Arras et de la Rue Ferrer - E. C.
[CP portrait photo de l’écrivain libertaire Octave Mirbeau.]
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OCTAVE MIRBEAU
Littérateur
( 1848-1917 )305 HENRI MANUEL
AN
PARIS
au verso :
AOE Made in France - Fabriqué en France
[CP vue animée des rues Ferrer et Garibaldi à Faches-Thumesnil (Nord).]
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FACHES-THUMESNIL
Rue Ferrer et Rue GaribaldiReproduction interdite
Photo Margotin
[CP allemande : portrait encadré de Gustav Landauer et poème en allemand.]
Gustav Landauer
Im deutschen Land - welch’Kampfgetümmel,Bald hier, bald dort, bald nah, bald fern !Und wieder - sieh !- am GeisteshimmelErlischt ein schöner. heller Stern. —Der Kühnsten, Besten warst Du einerVoll Feuer und prophetischer Kraft,Und fielst als Opfer nun gemeinerWild aufgepeitschter Leidenschaft.Der Unverstand hat Dich zertreten,Jedoch durch alle Zeiten fortErhebt das Volk Dich zum ProphetenUnd folgt mit Eifer Deinem Wort.f.
au verso :
K..... (Kunst ?) und Verlag N. Bais.......... , Nürnberg.
[Carte photo allemande du monument dédié à Gustav Landauer au cimetière Waldfriedhof de Munich.