CELLES QU’ON OUBLIE
Paroles et Musique de Xavier PRIVAS
Moderato
1er Couplet
Celles qu’on oublie ont les yeux rougisPar la fatigue et par les veilles,Dans leur misérable et triste logis,Leurs doigts légers font des merveillesDans ce grand rucher qu’est notre pays,Où les modes sont sans pareilles,Dites nous, patrons, quels sont les profitsQu’en tirent ces pauvres abeilles ?REFRAINC’est un salaireDe misère,Que vous leur donnez, ô patrons,Il faut relever ce salaireA fin qu’un peu de joie éclaireCes sombres fronts !Plus lentCelles qu’on oublieOn faimCelles qu’on oublieOnt droit à la vieDonnez leur du pain2Celles qu’on oublie ont les traits creusésPar les soucis et par les craintes,Leurs rêves sont morts, leurs espoirs brisés,Elles luttent sans pleurs ni plaintes.Riches, savez vous quel gain, tous les jours,Touchent ces femmes et ces filles,Quand leurs mains ont fait les jolis atoursDont font parade vos familles ?C’est un salaireDe misèreUne aumône de quelques sous,Que reçoit chaque mercenaire,Il fait augmenter ce salaire,Entendez-vous !Celles qu’on oublieOnt faim,Celles qu’on oublieOnt droit à la vie,Donnez leur du pain ?3Celles qu’on oublie ont le cœur meurtriPar l’injuste et rude souffrance,Leur visage maigre, exsangue et flétri,Reflète leur désespérance.Puissants, il vous faut secouer le jougD’une coupable indifférence,On ne laisse plus les brebis au loupDans le noble pays de France.Plus de salaireDe misère,Imposé par les exploiteurs,Il faut qu’une loi salutaireAssure un honnête salaireAux travailleurs.Celles qu’on oublieOnt faim,Celles qu’on oublieOnt droit à la vieDonnez leur du pain ?
Édition de la "CHANSON POUR TOUS"
Dépôt chez M. LABBÉ, 20, rue du Croissant, Paris
Publié par La Chanson Française, 18, rue St-Sulpice, PARIS - Chant seul, 0 fr. 30 ; avec piano, 1 fr. 75
au verso :
Dédié à la Jeune République
Celles qu’on oublie
Les ouvrières à domicile
Chanson de
Xavier Privas
V SPAHN